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LÀ-BAS ! Adolescent et sans doute bien avant, je m’étais forgé l’idée, que la vie s’inventerait… là-bas ! Là-bas comme d’autres croient en l’au-delà.
Et là-bas, ce fut d’abord ici. Venant de la banlieue de Paris, Annecy à 17 ans sans les parents semblait un aller simple pour le paradis. Mais deux années d’études ratées plus tard…
Là-bas serait désormais la ville de Caen et sa Normandie. Un pays sans histoire, enfin pour ce qui est des années 80. A défaut de mer, il y avait un port, pour supporter l’idée d’y rester, un cargo même à quai ça permet toujours de voyager. Une histoire d’amour mal terminée… et je prenais mes ailes direction La Rochelle.
Il fallait bosser je fus donc contrôleur des méthodes à l’usine Roger Ridoret. La Rochelle un port avec une mer grise qui ressemble à une grande vasière. J’avais connu l’Atlantique du côté de Bayonne, ça c’était l’océan, la mer en grand! Quoiqu’il en soit j’en suis parti et pour la première fois je traversais la frontière, alors chez moi ce fut Hambourg.
Hambourg, un port toujours et à nouveau pas de mer. Elle s’appelait Ulrike, elle avait sûrement un beau sourire mais pas que. Ce qui devait arriver, arriva, Hambourg ne rima bientôt plus avec amour. Quelques mois en panne d’ailleurs, par chance une opportunité inespérée m’empêcha de m’y noyer et me fit dériver vers la Méditerranée.
Alors là-bas, ce fut Santa Teresa di Galura. Un tout juste déprimé au cœur du Club Méditerranée! Ils cherchaient un menuisier pour animer les vacanciers, le pari était osé mais j’avais pas trop le choix. Le Club Med je savais que je n’aimerai pas et je n’aima pas. Faut pas y aller. Ou alors quand c’est fermé, entre septembre et mai, quand il n’y a plus que les jardiniers et quelques ouvriers, mais surtout pas de vacanciers s’il vous plait !
En fait, une île c’est toujours mieux à rêver, car ce que ne mentionnent jamais les publicités, en réalité on s’y sent vite limité. De toutes façons je n’eus pas le temps de m’en rassasier, ils avaient du personnel à compresser, alors étant arrivé le dernier, neuf mois après pour moi ce fut à nouveau la Haute-Savoie…
Bis repetita. Ici n’était plus vraiment à rêver, je connaissais déjà. De toutes façons doucement s’était instillée l’idée qu’entre tous ces pays où je me sentais un peu à l’étroit, le problème n’était pas l’endroit, non le problème c’était bien moi.
Alors, même si de port il n’y avait que les Marquisats, qui n’a pas une grande vocation de protection, la mer s’en étant retirée depuis de très nombreuses années, pour me sauver c’est à Annecy que j’ai amarré ma bouée, essayant de me trouver une nouvelle philosophie. La vie désormais s’inventerait ici !
LE CARGO Bientôt mon voyage sera cargo. Partant l’esprit enfin libre à la recherche de mon île déserte où tout s’inventera. Oubliées les sirènes obscures du passé, qui font d’une traversée un enfer, d’une mer une frontière. Liberté, liberté chérie, mon amour, je te trouve comme je t’ai rêvée. Corne de brume défrayant le silence épais, engluant jusqu’à l’impuissance, ultime as-piration d’un capitaine déboussolé, dernière escale de celui qui a enfin trouvé. Il est des épaves qui sillonnent les océans, des rafiots repeints de frais à la rouille honteuse, de ces navires dont l’arrivée au port tient du miracle, les miens à qui j’ai lié mon sors. Et je suis de ceux-là, de la même veine, épousant forces et fai-blesses, sans distinction. Les mêmes vagues nous portent. Et pourtant le vent m’a poussé vers des rives plus lointaines.
DEDIKODOU ( en turc "commérages") Elles ont épuisé les histoires à raconter, Que le vent facétieux s'amuse à colporter. La rivière roule leurs rires comme des galets, Le corps fatigué, elles se sont mises à chanter. Dans les champs sifflent les oreilles incrédules des maris!
QUAND J'Y PENSE L’éphémère effet mère : allo maman bobo, allo maman placebo. Raccourci d’une vie : apprécié depuis la haute tour qui domine la plaine, le chemin des humains n’est qu’une succession de détours, pour nous faire oublier que la fin n’est pas loin. Subjectivité : quand on est un grain de sable, rien n’est plus peuplé qu’un désert. La loose : il courait toujours après le bus, il courrait aussi après les filles. Il rentrait toujours tout seul... et à pied. Mes nuits sont plus belles que mes jours : il décida de mettre fin à ses jours. Pour les nuits il verrait plus tard. Rêver : un cargo même à quai ça permet toujours de voyager. Mon point de vue : je déteste les égoïstes, car ils ne pensent pas à moi. L’ennui : c’est quand le temps patine. Rien à voir avec la patine du temps. De l’importance de bien écouter jusqu’à la fin : si vous cherchez des histoires, vous aurez de mes nouvelles… et de mes poèmes aussi. Les effets désastreux du temps qui passe : c'est en voyant la tête de ses amis qu'on s'aperçoit qu'on a vieilli. Bravoure attitude (ou bravitude, Ségolène R.): un guerrier sans armure est déjà la moitié d’un héros. Un souvenir : c’est toujours le temps du passé re-composé. Quand y’a d’la gêne y’a pas d’plaisir : de cette constatation découle la notion de zones zéro gêne.